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A Serbian film
2010-08-27 - Par Olivier Bonenfant

Note: ?% C'est tout à fait le genre de film que tu ne peux pas vraiment conseiller mais que chaque fois que quelqu'un en parle ça peut cultiver une curiosité morbide. Pendant 3 jours j'étais encore plongé dans le film. Une profonde horreur qui reste à la peau. Pour tous les autres qui n'ont pas embarqué complètement dans le film on peut dire que c'est presque une bénédiction parce que sinon c'est vraiment une descente aux enfers d'écouter ce film là.
 


 
 
 


 
La suite

Le prix du public est sorti sur le site de Fantasia quelque part il y a deux semaines.

Fantasia 2010. Prix du public. Meilleur film européen, nord-américain ou sud-américain Gold – A Serbian Film (Serbie/Serbia)


Page sur le site du festival Fantasia

Nous tenons à vous avertir : voici l’un des films les plus perturbants que vous verrez dans votre vie. Cet avertissement est sérieux. Ce film vous niquera les sens, violera votre âme. Vous êtes prévenus.


Après une dizaine d'avertissements dans le même genre provenant de critiques qui ont vu le film à South-By-Southwest c'est donc grandement préparés que plusieurs Montréalais, incluant moi, ont pu affronter le film à Fantasia. Inutile de dire que cette préparation, additionnée à la lecture d'éléments des scènes les plus horrifiantes pour mieux savoir dans quel sorte de bad-trip on se lance, n'est pas assez pour rendre l'expérience tolérable et ce même pour les plus endurcis de films comme Hostel et tous les films du genre. En se faisant raconter des passages du film, ce qui pourrait arriver c'est que quelqu'un pourrait immédiatement se dire que ce n'est pas un film pour lui et il aurait probablement raison. Pour moi qui n'est pas spécialement un fan de films d'horreur et encore moins de films de torture, comme Hostel et Hostel 2 que je me suis fait un plaisir de ne PAS regarder, tout en étant très capable de tolérer les pires scènes de sang, c'est surtout le côté novateur de Serbian Film qui m'intéressait.

Harry, de aintitcoolnews.com
SERBIAN FILM is a brilliant movie. The very best film that I saw at SXSW 2010.
Il s'est aussi fait traiter de tous les noms dans les commentaires du bas de la page pour avoir aimé le film.

Quand je repense à ce que j'ai vu avec ce film je suis encore sous le choc. Ce n'est pas simplement ce que l'on y voit est si répulsif que j'aurais de la difficulté à décrire quelques scènes ici mais c'est surtout que le film nous fait d'abord lentement entrer dans son univers à travers des personnages spéciaux mais crédibles et attachants pour ensuite nous transporter rapidement en enfer avec eux. Et en enfer ça dégringole toujours plus loin même au moment qu'on pense que ça ne peux pas pire aller. Je n'ai pas de meilleur mot ou de meilleure notion que l'enfer pour décrire ce qu'on vit dans la deuxième moitié du film quand Milos l'ancien acteur porno accepte finalement un dernier contrat dans le film pornographique au scénario secret. On part dans tout ce qu'il a de plus sombre et tordu de l'humanité où la mort serait de loin mieux pour plusieurs personnages. Sans révéler de punch, on assiste surtout à une inoublablement triste destruction d'un noyau familial que le réalisateur prend bien soin de nous présenter au début. L'auteur du film justifie cette surdose de sexe+violence inouie en nous parlant du baggage historique de la Serbie. En résumé et adapté avec mes mots de plusieurs articles et des deux longues entrevues qu'il a accordé pour Tears for sale et A Serbian film :

- Quand tu nais en Serbie, le système te fourre dès la naissance et tu deviens toi même un fourreur, donc t'es fourré pour la vie. Le film c'est pas mal l'incarnation de ça... mais pas au sens figuré malheureusement. - Quand t'es un peuple constamment en guerre, c'est des cicatrices qui restent et le passé prend une telle importance que tu passes ta vie à respecter l'héritage des anciens sans pouvoir t'en sortir. Idem pour le fait que t'es toujours en train de te préparer pour la prochaine guerre même en temps de paix. - Les sacres serbes sont originaux, immondes mais ont un petit quelque chose de poétique. Serem ti na dedu na samrti! I shit on your grandpa while he's dying!. On s'entend tu pour dire que c'est un sacre méchant et drôle mais, dans ma tête d'occidental qui n'a heureusement jamais vu la guerre, c'est pas le genre de chose qui arrive dans la vie. A Serbian Film, sans reproduire cet exemple précis, accomplit plusieurs de ces sacres qui sont immondes mais comme c'est réel c'est pas mal moins comique. - Le gouvernement ne subventionne que la culture qui entretient le misérabilisme et donc qui rappelle la guerre, les disparus, l'héritage et couperait les ailes de ceux qui veulent faire évoluer la Serbie culturellement. - C'est ancré dans l'imaginaire que dans la vie il n'y a que 1. Les victimes 2. Ceux qui profitent des victimes et qui aiment ça.


L'image la plus gentille que j'ai pu trouver.

Même si certains bloggueurs trouvent que ce sont de fausses excuses pour repousser les limites du mauvais goût et qu'à la limite je suis d'accord, je suis forcé de constater que dans les meurs il y a réellement une différence. L'auteur parle donc que son film est un vrai film de guerre et il a raison dans le sens où les atrocités qu'on peut y voir ne sont pas si irréalistes quand on considère l'histoire des guerres et les pires histoires actuelles de génocide, du Rwanda, la Bosnie, les viols chez Halliburton en Iraq, les Haïtiennes mineures qui se prostituent pour des coupons de nourriture après le tremblement de terre, Guantanamo, tout ce qu'on sait déjà, tout ce qu'on ne sait pas encore, tout ce qu'il reste encore. Pour autant qu'un film comme Saving private Ryan nous approche de la mort en nous plaçant près des personnages dans des champs de bataille on a pas le choix de voir la guerre comme un drame humain qui est un mouvement de masse et dans lequel tout le monde est pris à ce moment là dans le temps. Dans A Serbian Film c'est pas le feeling qui en ressort, c'est vraiment comme la pourriture de l'humanité en film, version intime et sans raison autre que le divertissement de certains personnages du film. Une grosse giclée d'acide au visage qui nous dit que ces choses existent probablement. C'est le film qui rappelle la vraie signification du mot horreur.

Fucked for life. ... et même après.

Je parle avec passion ici du film et de son potentiel sens mais je n'ai aucune intention de terminer cette évacuation d'idées par une recommandation du film. D'avoir un bouton rewind dans ma tête je ne sais pas trop ce que je ferais. Du même coup, si quelqu'un écoute le film et le prend au premier degré, TANT MIEUX, il va juste mieux dormir pour une semaine.

Sur une note plus drôle (??). Des sacres serbes!!! NSFW? Language vulgaire disons.

Les belles variations sexuelles qui incluent ta mère. Jebem ti majku tako da joj picka place! I fuck your mother so that her cunt is sobbing!

Ta famille au complet! Jebem ti rod i porod (cro.) I fuck both your ancestors and your progeny. Jebacu ti prvi red na tvojoj sahrani. I'll fuck the front row on your funeral.

L'attaque gratuite sur de la nourriture. Pr?im ti tri silosa žita zno po zrno a na svakom zrnu ?etiri isukrsta na karte igraju Because of how angry you're making me I am just about ready to analy violate three silos worth of wheat, grain by grain, and on each grain do the same to the four Jesus Christs that are playing cards there.

C'est méchant mais le sens m'échappe un peu. Da Bog da ti zena rodila stonogu pa ceo zivot radio za cipele May your wife give birth to a centipede so you have to work for shoes all your life

C'est pas gentil ça. Jebem te dok ti oci ne ispadnu a posle zato sto su ti ispale I'll fuck your arse off until your eyes fall out and after I'll do it again because they fell out!

Ok, celle là se place mal dans une conversation. Da Bog da budes tako siromasan da izdrkotinom hranis decu. May God make you so poor that you feed your children with your own c*m.

http://talesofridiculousness.blogspot.com/2010/05/serbiancroatian-swear-words-explained.html

http://www.ce-review.org/00/41/nezmah41.html


2010-08-27 - Par Olivier Bonenfant

La face cachée
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